QUE SONT DEVENUS CES PICARDS ?

Des 26 patronymes dont nous avons démontré l'origine thiérachienne, il en subsiste 4 dans la région : BERTRAND, OGE, PAILLE, TIERCE (sous forme de DERSE souvent).

Si nous considérons l'ensemble des patronymes francophones soit 121 recensés dans les 3 communes, il en reste au total 15, en plus des 4 sus-nommés : ARNOLD si dérive d'Arnaud ou Arnould, BEBON, BIGNET, DENU, GODAR, (GAUDARD, etc.) HOUDE, JEROME, LACROIX, LANOIX, LEDOGAR, WASSONG.

Et les autres ?

Il n'a pas été détecté de ces "déclassés" qui toujours au cours de l'histoire se sont glissés dans de tels mouvements de population, ainsi qu'on peut le constater d'ailleurs à la même époque pour les Bavarois ; qualifiés de "vagabundi", ils se déplaçaient en permanence, demandant l'hospitalité à leurs anciens compatriotes. Pour les Picards la sélection s'est faite, c'est certain, au départ.

Il y eut sans nul doute des immigrants qu'on appellerait aujourd'hui des chasseurs de primes qui après avoir épuisé les avantages accordés à un endroit, les 6 ans écoulés, partaient pour recommencer ailleurs.

En outre les ouvriers agricoles et les artisans qui accompagnaient les cultivateurs, n'étant pas retenus par le sol, comme toujours et partout, faisaient preuve de plus de mobilité.

Enfin quelques exemples montrent que, probablement ne se sentant pas tout à fait à l'aise parmi cette population germanophone, certains ont profité de la première occasion (notamment mariage) pour repartir outre Vosges, plus particulièrement en Lorraine francophone.

En définitive, en poussant un peu les recherches généalogiques dans la région de Haguenau, on constate très vite, qu'à 25 kilomètres à la ronde, autour de Grassendorf, Morschwiller, Uhlwiller, il n'y a pas de village catholique où n'aient essaimé les Picards, en ligne directe et surtout en ligne féminine et guère de famille où ne coule du sang picard souvent de plusieurs souches. Et pourtant tous ces descendants ont oublié les pages de cette belle saga picarde qu'ont écrites, avec leur courage et leur sueur, des ancêtres voilà plus de trois siècles, abandonnant un jour leur sol natal, pour n'y jamais revenir et partir à l'aventure en terre d'Alsace.

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