Il n'est pas étonnant de découvrir qu'iIs n'étaient pas très fortunés, sinon ils n'auraient pas quitté leur lieu de naissance.
1) L'inventaire après décès de Françoise BAUDET,
épouse de Jean Charles BARBIER, prévôt de Morschwiller,
en date du 16 octobre 1687, c'est-à-dire 27 ans après l'arrivée
du couple dans ce village est de nature à nous renseigner.
- Bestiaux : cheval aveugle, 2 poulains, "une petite cavale", 2 brebis,
5 agneaux, 13 lapins, 6 oies, 10 poules. Il n'est pas fait mention de vaches,
mais dans des cas analogues, on note 2 vaches.
- Matériel : 1 chariot, 1 charrue, 2 fléaux, 1 fourche à gerbe, 1 marteau avec enclume, 1 tenaille, 1 ciseau, 1 faux, 1 petite balance, 2 tonneaux, 1 saloir en bois.
- Meubles : 1 table, 1 chaise, 1 coffre couvert de peau, 1 coffre à linge, 1 coffre à farine, 1 coffre à sel, 1 petite balance, 2 réchauds, 1 boisseau, 2 chaudières, 1 eschinol avec dévidoir, 1 tableau.
- Vaisselle : 12 assiettes, 1 douzaine de cuillères d'étain, 1 cruche de faïence avec couvercle d'étain, 1 lavemain, 1 pot de fer, 1 salière, 1 poêle de fer, 1 poêle à frire, 1 gobelet, 1 chandelier de fer.
- Vaisselle en étain : 4 grands plats, 3 petits plats, 1 plat à
soupe, 13 assiettes
- Bijoux : 1 croix de cristal en argent avec petit agneau.
- Textile : 100 aunes de toile de chanvre, 2 draps de lit, 35 aunes de toile autre, 2 draps, éponges, serviettes, 1 coiffe, 1 mouchoir de col.
Cet inventaire ne correspond pas à de très grands trains de vie et de culture agricole. Il n'a pu être fait le décompte exact des surfaces cultivées par Jean Charles BARBIER.
A titre de comparaison, nous savons que Simon GUERCE de Grassendorf cultivait 5 acres de terre labourable soit 1 ha, 1 acre de pré, un peu plus d'1 acre de vigne et 1 acre de jardin. Mais dans le terrier de Morschwiller de 1660 à 1686, on constate que Jean Charles BARBIER a été un des gros acquéreurs de terres caduques et autres, de sorte que la superficie de ses propriétés devait sensiblement dépasser ces chiffres. Même si on les triple, il ne s'agit que d'une petite exploitation pour l'époque.
Pourtant nombre d'immigrés disposaient de capitaux. Car ils achetaient
beaucoup de terres. Il est vrai que les parcelles à cause du grand morcellement,
étaient petites, l'unité de surface semblant être toujours
du 1/2 acre soit 10 ares. L'attribution de parcelles caduques, s'il y en a eu,
n'apparaît pas dans les actes notariés.