L'occupation romaine et le Moyen-Age

Devenus maîtres du terrain, les légionnaires romains construisent de nombreuses places fortes le long du Rhin, dont Seltz appelée Saletio et Lauterbourg, Concordia, et aménagent des routes. En 1871, un ingénieur des Ponts et Chaussées découvre dans la région une pierre romaine qui date de cette époque. Ces routes sont empruntées par les artisans, les marchands. Des relais naissent. La civilisation gallo-romaine transforme l'habitat; les huttes des Celtes disparaissent. Le christianisme apparaît peu à peu. La région fait partie de la Germanie supérieur, Germania Prima, dont Mayence est la capitale.

Image du dessus: Pierre avec un Dioscure et son cheval, souvenir de l'occupation romaine.

Des troubles naissent. En 70 après Jésus-Christ, les Triboques se révoltent mais les Romains arrivent à rétablir la paix. A partir du IIIème siècle après Jésus-Christ, les Alamans font des incursions répétées dans la région. En 357, Chnodomar, un de leur chef, est capturé non loin de Lauterbourg. Au début du Vème siècle, les Vandales franchissent le Rhin, suivis quelques temps après par les Huns.
Installés définitivement, les Alamans entrent en lutte avec les Francs, un autre peuple germanique. La bataille de Tolbiac se déroule en 496 ; d'après les historiens, cette localité se trouvait dans la région de Wissembourg. Très longtemps, Néewiller a été en possession d'un sarcophage datant de cette période franque. Il a disparu.
Les Francs transforment la société en installant des ducs, des comtes et autres seigneurs. L'Alsace est incorporée au royaume franc d'Austrasie sans cesse partagé entre les successeurs. Après le traité de Verdun (843), l'Alsace fait partie de la Lotharingie. Sous les Carolingiens, les seigneurs deviennent puissants, les châteaux forts affermissent leur autorité. En 925, l'empereur Henri 1er l'Oiseleur réussit à soumettre la Lotharingie à sa loi. L'ancien castellum romain de Lauterbourg devient le siège d'un comte soumis et fidèle à l'empereur du Saint Empire romain germanique. Le mouvement monastique joue un grand rôle dans le défrichement de nouveaux espaces. Le monastère de Wissembourg semble dater de la deuxième moitié du VIIème siècle - vers 660? Des moines s'installent près de l'ancienne place forte romaine Concordia, ou Altenstadt. Des villages naissent. Sur le plan religieux, le nord de l'Alsace est rattaché à l'évêché de Spire.
Le curé Georges Antz cite un document de 1789, aujourd'hui perdu, qui évoque l'origine du village de Néewiller. Celui-ci ne comprenait alors qu'une ferme de sept particuliers. Une ferme pouvait aussi être le point de départ d'un village. En 1706, comme l'indique une carte militaire de l'époque, Néewiller est mentionné sous le nom de Newillerg - voir carte reproduite ci-contre. L'évêque de Spire, en tant que prince temporel, s'intègre au système féodal. En 1254, Lauterbourg, avec sa région, passe sous son autorité. C'est pourquoi Néewiller dépendra du prince-évêque jusqu'à la Révolution de 1789. Les paysans souffrent cruellement des servitudes imposées par les seigneurs. La guerre des rustauds éclate. Alliés à ceux de Cléebourg et de Sturzelbronn - la troupe dite des Tondus, les paysans de Néewiller y participent. La Réforme (1517) soutient les revendications des paysans en colère. Des bandes de paysans ravagent les alentours et menacent Wissembourg: Vaincus par les troupes du seigneur, les paysans se rendent; ils prêtent à nouveau serment, s'engagent à payer 12 000 florins en 1525 et en 1527, et à réparer les dommages causés. Ils sont en outre astreints à des corvées comme reconstruire les châteaux de Jockgrim et de Madenbourg. La répression a fait taire la colère paysanne pour longtemps.
Carte ci-dessus : Extrait de la "carte particulière des lignes de la Loutre (Lauter)", dressée le 30 mai 1706 par Regemorte, géographe du roi réputé pour l'exactitude de ses relevés. Cette carte mentionne Newillerg (Service historique de l'armée de terre, "Lignes de la Lauter", Vincennes).

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