Les textes et photos ci-après sont extraits du site du Ministère de la Culture.
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La paroisse, du chapitre rural de Wissembourg, incorporée
à l' évêché de Spire, est attestée depuis
1286. Le patronage appartenait au prévôt du chapitre de Wissembourg.
Le vocable Sainte-Marguerite, vierge et martyre, est mentionné
depuis 1701. D' une église antérieure romane, subsiste l'
ancienne tour-choeur, du XIIe siècle (?) , remaniée ultérieurement.
Elle fut surélevée du dernier niveau au XVIIIe siècle,
peut-être pendant la campagne de reconstruction de la nef et du
choeur, en 1773, date gravée deux fois sur l' église. Elle
fut consacrée en 1788 par l'évêque auxiliaire de Spire,
Andréas Seelmann. |
L' église, située vers l' extrémité
ouest du village, est actuellement occidentée. Elle comporte une tour-porche,
aménagée dans l' ancienne tour-choeur, une nef à quatre
travées et un choeur à pans coupés. Sacristie moderne,
au nord. Au rez-de-chaussée de la tour, voûté d' arêtes,
lavabo ou piscine liturgique dans le mur nord, avec écoulement extérieur,
niche de l'armoire eucharistique et niche remaniée ; vers la nef, ancien
arc triomphal roman, en plein cintre, à appareil polychrome et impostes
profilées en cavet ; dans le comble de la nef, grande baie en arc brisé,
murée. Les trois niveaux inférieurs de la tour sont ajourés
de petites baies ; celle de la face nord, au rez-de-chaussée, est en
arc brisé avec redents. Le niveau du beffroi est octogonal avec fenêtres
en plein cintre ; le toit à l' impériale comporte huit pans. Dans
l' angle de la tour et de la nef, côté nord, contrefort avec date
1773, initiales (C A, H E) et marques de tâcherons du 18e siècle
(C, G, E, B) . Dans la nef et le choeur, fenêtres en plein cintre et oculi.
Sur les plafonds, table curviligne à fine bordure moulurée. Les
portes latérales sont en arc surbaissé, celle côté
sud porte la date 1773. Les vantaux sont anciens. Au nord s' étend le
cimetière, au sud se situe l' ancien presbytère.
(Phot. Inv. B. Parent - © Inventaire général, ADAGP, 1999)
Baie murée dans la face ouest de la tour, depuis
le comble de la nef. |
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Mur nord du rez-de-chaussée de la tour. |
Rez-de-chaussée de la tour, mur
nord. Ancien lavabo mural. |
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Ancien arc triomphal au rez-de-chaussée de
la tour, vers la nef. |
Comme dans toutes les paroisses alsaciennes de cette époque, un "ludimoderator", maître d'école, officiait sous le contrôle du curé. Entre 1730 et 1750, c'est un certain Claude AVRIL qui exerçait cette fonction.
Signature de Claude AVRIL sur le registre des mariages de Niederlauterbach en
1749 (BMS Niederlauterbach 5Mi 327/2)
L'acte est ainsi rédigé :
"27.Januarÿ servatis juris regulis conjugii legem
suiere Joes adamus - lgmus Michaelis Schweitzer et Elisabethae
Vogelin conjugum hujatium filius 19. annorum & Anna Maria - lgma Claudii
avril ac Catharinae Weberin cau-
ponis hujatium filia 20. annorum. Testes mecum una subsignant scribendi ignari.
Sponsus hoc signo H
et sponsa (anna maria avril) (Claude Avril) (...) Sponsi pater
hoc signo (...) (...) Michael (MHM) (J Georg Schroeder) JG
Schroeder parochus"
On y apprend entre autre que Claude AVRIL et son épouse sont aubergistes, ce qui indique que les revenus d'un maître d'école ne devaient pas lui permettre de vivre dans le luxe.
Il peut paraître étrange que Claude signe en caractères latins, alors que les autres témoins, quand ils savent écrire, utilisent les caractères gothiques. Il serait donc d'origine française, comme beaucoup d'immigrants de cette région et de cette période. D'où pouvait-il venir ? Le 9 mai 1690 est célébré à Lauterbourg le mariage de Joseph AVRIL, maçon, avec Anne Ursule NAEGEL, habitant Büchelberg. Seraient-ils en famille ?
Les enfants de Claude et de Catherine sont les suivants :
Anne Marie, née en 1729, pas à Niederlauterbach, Jean Adam Augustin,
baptisé le 23.9.1736 à Niederlauterbach (sans descendance connue),
Eve Elisabeth baptisée le 13.2.1739 à Niederlauterbach (sans descendance
connue), Adam, baptisé le 1.9.1742 à Niederlauterbach et décédé
le même jour, Eve Elisabeth, baptisée le 8.9.1747 à Niederlauterbach
(sans descendance connue), Séverin né à Niederlauterbach(sans
descendance connue), et Marie Anne, née avant 1740.
On retrouve trois de ces enfants dans la liste des confirmés du 27 septembre 1746, liste établie par le curé Schroeder :
Qu'est devenu Claude AVRIL ?
Une chose est sûre : il a quitté Niederlauterbach après 1749, ainsi que ses enfants, à l'exception d'Anne Marie, et le nouveau maître d'école s'appelle Jacques LAVALLEE (encore un Français !).
Enfin, petite anecdote significative des troubles révolutionnaires qui n'ont pas épargné le village.
Le dernier mariage célébré par le vicaire François Caspar HILS a lieu le 21 mai 1792. C'est celui de François Michel HEIDEL et d'Odile WAGNER. Jusqu'au 16 juillet 1792, les unions sont bénies par F. Rodolphe FAULHABER, carmélite à Spire.
Le 11 octobre 1792, Jean Pierre IFFRIG et Catherine SCHOENACKER sont mariés par un certain RONCHA, administrator in Büchelberg, puis, le même mois, François Michel WAGNER et Barbe HEINRICH, Jean WALD et Barbe HEINTZ, par G. J. WETZEL, nouveau curé de la paroisse. En marge de ces actes, F. C. HILS, qui se dit maintenant curé, inscrit la mention " Hic actus est nullus et invalidus", et, sous le nom de son confrère, "schismaticus et intrusus".
En octobre 1793, il recélèbre les mariages invalidés, ne reconnaissant pas le "curé-jureur"! HILS signe le dernier acte de mariage le 2 janvier 1802.